When ?
Arrivée :Nous y sommes arrivés en début d’après-midi le 16 Juillet, après que notre hôte soit venu nous chercher dans la petite ville de Motueka avec sa vieille camionnette, ses filles à l’arrière et qu’il ne nous dise qu’il les emmène chez Doris (sa censée femme) puisqu’ils sont séparés… ce qui n’était pas du tout précisé sur leur profil wwoof…
Départ :Le 24 Juillet, Peter nous a déposés à l’école de son petit village (où il allait faire sa tournée de bus) et nous a trouvé un véhicule pour nous emmener à Richmont, un petite ville à une douzaine de kilomètres de Nelson, notre destination.
Where?
A Upper Moutere, ou dans les alentours, au milieu de nulle part une fois encore, à une bonne vingtaine de kilomètres de la petite ville la plus proche, Motueka, sur la côte nord de l’ile du Sud.
La maison, très jolie et dans un beau cadre de verdure, fait Bed&Breakfast (figurant d’ailleurs dans le guide des Frogs) mais n’a pas beaucoup de clients de Mai à Octobre donc nous bénéficions d’une des 2 chambres dédiées, pas bien grande mais c’est bien suffisant et c’est confortable. Il y a également un beau petit cottage, très bien équipé et situé un peu plus loin dans le jardin, loué plus régulièrement, même en hiver. L’ensemble est très charmant et nous aura donné pas mal d’idées pour notre futur « chez nous »… (oui, un jour cela viendra, désolée Géraldine !)
Who ?
Nous étions donc censés arriver dans une famille de 4 mais le couple s’est séparé en Avril, la mère partant dans son coin avec les filles, ces dernières ne revenant que 3 week-ends par mois et de temps à autres pendant les vacances chez le père. Nous sommes donc accueillis par le père de famille, Peter.
* Peter, 53 ans, qui gère donc le business du B&B et du cottage, et qui est également conducteur du bus scolaire le matin et le soir (bus qui en NZ, vu le pays et les maisons perdues, s’arrête devant les maisons de chaque gosse). Très sympathique avec nous, tenant de longues discutions sur pas mal de sujets, marrant… le tout jusqu’à ce qu’on découvre le côté papa le week-end, et là, il est un peu du genre pas doué et très loin d’être rigolo… Enfin, il restera malgré tout un très bon hôte !
* Leah, 11 ans, la parfaite petite fille modèle, à l’ancienne (mais c’est l’éducation voulue par les parents qui mettent d’ailleurs leurs 2 filles dans une école un peu spéciale, réputée pour son enseignement différent. La preuve, à son âge elle lit, certes, mais on est quand même pas à un niveau bien fluide et à la place les élèves apprennent à faire du tricot ou ce genre de truc…). Ses passe-temps sont la lecture et le tricot mais aussi nous raconter plein d’histoires, comme sa sœur d’ailleurs.
* Aileen, 9 ans, la petite perturbatrice intenable mais très drôle. Elle ne tient pas en place, a une énergie folle, a des fous rires sans arrêt…Un sacré numéro (à chaque fois qu’elle nous entendait parler français entre nous, elle se moquait et a fini par répéter cette expression que nous lui avions attribuée)!
* Jaroslav (a prononcé « yaro » tout seul) un wwoofeur tchèque de 32 ans, mais qui pouvait en paraitre 40, avec un look de terroriste. Il parlait un anglais plutôt pas terrible, avec un accent incroyable, assez marrant à écouter cela dit, il faisait ses trucs dans son coin, à son rythme. Dans le genre je me lève à 11h, je viens bosser de midi à 13h30 après m’être cuisiné un petit déjeuner digne d’un repas d’ogre, je rentre et je me mets à l’ordinateur et ne viens pas manger avec les autres, je mets ma musique assez fort dans le salon (très bonne en général donc pas de vrai problème en réalité), je reste dans le wwoof parce que j’attends par la poste les clopes que mon père m’a envoyé mais sinon je disparais des fois 4-5jours sans prévenir personne, je bois des litres de bière (« beer is not poison you know… » quand je lui disais d’arrêter de me resservir), je mets des branlées à tout le monde aux échecs… ‘fin bref, un vrai phénomène, mais hyper gentil et drôle cela dit quand on arrivait à le comprendre, et un bon sujet de gentilles moqueries avec notre hôte.
What ?
WORK
Le travail n’était pas vraiment planifié à l’heure ou quoi, on commençait à bosser une fois le petit-déjeuner et les discutions terminées, souvent autour de 10h. Les premiers jours nous avons travaillé jusqu’à environ 13h30-14h et l’on refaisait une heure le soir, quand Peter rentrait du travail. Les jours suivants, j’ai été bien plus sollicitée que Jannick puisque j’aidais pour les chambres des hôtes et le ménage (le petit côté macho des néozélandais encore) mais j’en faisais grossièrement 2h30-3h. J’ai aussi aidé pour la cuisine les deux premiers jours, jusqu’à ce que Peter réalise qu’il aimait bien et vienne me voir à chaque repas pour que je décide des menus et prépare le tout, dans un temps à respecter… Jannick lui faisait la vaisselle chaque repas pour compenser des heures.
* Bringing some wood : nous avons clarifié toute une partie de la forêt entourant la demeure, où un paquet d’arbres venaient d’être abattu, ramenant toutes les grosses branches en un tas pour qu’elles soient débitées à la tronçonneuse, ramenant toutes les souches pour qu’elles soient taillées au splitter, ramenant toutes les branches trop fines pour en faire une pile dans un coin.
* Splitting wood (pour Jannick) : cette fois le splitter était bon et Jannick s’en donnera à cœur joie sur toutes les souches qu’il trouvera, allant même jusqu’à en recouper certaines déjà à la bonne taille.
* Stocking wood (pour moi) : je me suis réattelée à la construction de murs de bois, avec l’aide de Jaroslav. Ce dernier avait fait ce boulot depuis 3 semaines, alternant avec la coupe du bois, et il fallait donc finir le contour extérieur de l’un des emplacements qu’il avait commencé et le compléter à l’intérieur sans chercher à faire de vraies piles mais juste à le remplir. Nous avons ensuite été chercher des tôles de métal que nous avons disposés de façon à couvrir le tout de la pluie, comme des petites cabanes.
* Pruning : j’ai taillé de nombreux arbres séparant la maison du jardin potager, redonnant un peu de lumières aux légumes qui en avaient besoin.
* Gardening : nous avons coupé toutes les fleurs qui étaient fanées, retiré les plantes qui étaient mortes, enlevé des mauvaises herbes, ratissé les feuilles mortes et donné grossièrement un bel aspect aux nombreux massifs entourant la maison.
* Cleaning and reorganizing the inside of the house and around it : pour l’arrivée des hôtes il fallait que la maison soit impeccable, que l’on est l’impression que tout était beau et proper, bref beaucoup de ménage en perspective. Nous avons donc, dans leur chambre et les pièces communes (couloir d’entrée, cuisine, salon, toilettes et salle de bains), passé l’aspirateur, fait les toiles d’araignées (très nombreuses), fait les poussières, fait disparaitre les traces de calcaire, fait les carreaux ect , nettoyé les toilettes, en gros tout ranger et nettoyer globalement… Au passage nous avons réorganisé le salon en le rendant plus convivial, et j’ai fait un tri dans toutes les brochures touristiques de la région. Une fois les hôtes repartis, je repasserai un coup d’aspirateur dans toute la maison, y compris les chambres de la famille à l’étage.
* Preparing the guests room : j’ai été Peter à préparer le lit du B&B et à refaire celui du cottage.
* Preparing a dinner for the guests : Peter a propose à ses hôtes de venir partager un diner avec nous si cela les intéressait pour leur 2ème soirée, contre rémunération. Ils ont accepté mais c’était à moi de tout planifier une fois de plus en établissant le menu (qui d’ailleurs ne comportait ni entrée ni dessert parce que j’ai été prévenue tardivement, que niveau ingrédient je n’avais pas tout ce qu’il me fallait et qu’en plus nous étions rentrés tard…) et en cuisinant le tout. Nous revenions de notre pêche et il était donc évident que j’allai faire du saumon. J’ai donc fait cuire des filets, que j’ai servi avec du riz, une sauce poireaux/vin blanc et des rondelles de carottes au miel. Tout le monde avait l’air satisfait donc je suppose que c’était pas trop mal…
* Opening dry beans : nous avons écossé des haricots secs qu’il fallait trié selon les espèces car tout avait été mélangé au moment de la récolte.
HOBBIES
* Passer une journée libre à l’Abel Tasman National Park (sans avoir à faire des horaires supplémentaires pour rattraper cela), dans lequel figure l’une des great walks du pays se faisant en 4 jours. Bien évidemment, nous n’en ferons qu’une petite partie mais aurons quand même un bon aperçu des nombreuses baies le composant, des oiseaux le parcourant et des iles l’entourant dont Adele Island (oui Boo, j’ai forcé Jannick a marché plus qu’il ne le voulait pour aller prendre ton île en photo… Un jour je reviendrai en NZ l’été, t’auras qu’à venir aussi, et on ira là-bas en kayak ! En plus y’a des otaries dans le coin, si ça c’est pas un argument de vente !).
* Lire les 2 livres de Winnie l’Ourson dans leur version originale par A.A.Milne , en anglais qui plus est, avec les dessins originaux (bon d’accord, colorisés quelques années plus tard…), ainsi que les poèmes du même auteur.
* Jouer avec les filles le week-end : jeux de balles, jeux de cartes, jeu DOG (jeu de plateau suisse-allemand car c’était la nationalité de Doris et les filles parlaient d’ailleurs couramment l’allemand) en famille et avec les hôtes…
* Passer un dimanche en famille, en se rendant à la mer, en faisant des balades dans des jolies réserves naturelles et en allant pêcher du saumon…avant de s’en régaler (3 pour Peter, un pour moi et son premier poisson pêché pour Jannick) ! Peter nous a donc emmené dans la Golden Bay, aux alentours de Tekaka et nous a fait découvrir quelques attractivités dans la région. Malheureusement le temps était assez gris, nous empêchant de savourer autant que voulu les beautés du paysage, mais c’était très appréciable quand même !
A retenir :
* Malgré la peur du début face à un changement de situation pas envisagée (la famille décomposée et non annoncée) et pas assumée par Peter (ses « voisins », qui nous ont emmenés à Richmont, ne savaient rien de sa séparation d’avec Doris et j’ai failli faire une bourde à ce sujet…), notre hôte a été très charmant et il n’aurait pas dû avoir honte de se dire célibataire dès le début.
* Ce fut un wwoof très relax au niveau du fonctionnement, aux niveaux des tâches aisées, dans un environnement agréable, idéal pour se remettre gentiment à ce principe abandonné depuis quelques temps.